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Les écrans, un danger pour nos enfants ?

Les écrans, un danger pour nos enfants ?

L’utilisation croissante des écrans chez les enfants suscite des débats passionnés parmi les parents et les chercheurs. Alors que certaines études mettent en garde contre les effets négatifs de l’exposition prolongée à ces derniers, d’autres soulignent des aspects positifs. Les opinions divergent, et il est essentiel d’explorer les tenants et aboutissants de cette question complexe.

1. Un impact négatif mais minimisé par le mode de vie

L’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) a suivi une cohorte de 14 000 enfants âgés de 2 à 5 ans et a cherché à étudier l’impact des écrans sur leur développement cognitif. L’étude repose donc sur des bases solides et est disponible à l’adresse suivante :
https://acamh.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/jcpp.13887

Outre le temps d’écran quotidien, l’institut a récolté des données concernant le contexte social (revenu, niveau d’étude des parents etc.),familial(parents séparés, présence de frères et soeurs etc.), les activités quotidiennes. Globalement, les chercheurs ont observé qu’un temps d’écran élevé influait négativement sur le développement du langage ou encore sur le raisonnement non verbal (évalue la capacité d’un individu à reconnaître les similitudes, les analogies et les modèles dans les conceptions abstraites).

Cette conclusion est à relativiser puisque le mode de vie permet de limiter fortement l’effet négatif : par exemple, un enfant regardant la télévision mais étant très stimulé par ses parents par ailleurs pourrait n’être que très peu impacté.

2. Attention aux écrans lors des repas

Les conclusions de l’étude révèlent également qu’au-delà de la durée d’exposition, le simple fait d’avoir la télévision allumée pendant les repas en famille à l’âge de 2 ans (pratique observée chez 41% des enfants étudiés) était lié à des scores de développement du langage plus faible.

Huai Yang, doctorant et premier auteur de l’étude, avance une explication plausible : « Cela pourrait être attribué au fait que la télévision, en captivant l’attention des membres de la famille, perturbe la qualité et la fréquence des interactions entre les parents et l’enfant. Or, ces interactions revêtent une importance cruciale à cet âge pour l’acquisition du langage. De plus, la télévision introduit un fond sonore qui, lorsqu’il se mêle aux discussions familiales, complique la reconnaissance des sons pour l’enfant, limitant ainsi sa compréhension et son expression verbale. »

Une étude parue en janvier 2020 dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l’agence sanitaire Santé publique France (SpF) met en garde contre le fait de mettre les enfants devant des écrans le matin avant l’école. Selon les chercheurs, cela pourrait avoir un impact négatif sur leur concentration et leur apprentissage tout au long de la journée.

3. Faut-il bannir les écrans de la maison ?

Certains experts estiment que regarder la télévision revêt tout de même des aspects positifs pour le développement des enfants :

  • La nature interactive des écrans, la participation active des enfants à ce qu’ils regardent peuvent jouer un rôle significatif
  • Des programmes éducatifs bien conçus peuvent contribuer à l’acquisition de connaissances et à l’amélioration des compétences cognitives

La clé réside dans le choix judicieux des contenus et dans la modération du temps d’écran. Les parents jouent un rôle important : ils peuvent stimuler l’enfant en posant des questions sur ce qu’il visionne.

4. Les recommandations

L’Académie Américaine de Pédiatrie (AAP, association professionnelle américaine regroupant des professionnels de la pédiatrie) recommande de limiter le temps d’écran chez les enfants de moins de 18 mois et de privilégier des contenus éducatifs de haute qualité pour les enfants plus âgés.

Les recommandations de l’AAP en fonction de l’âge sont les suivantes :

  • Éviter l’usage de la tablette pour les enfants de moins de 18 mois, sauf pour les communications vidéos. Les parents qui souhaiteraient initier leurs enfants âgés de 18 à 24 mois aux médias numériques devraient se soucier principalement de la qualité des programmes. De plus il faut accompagner les enfants afin de les aider à comprendre ce qu’ils voient.
  • Pour les enfants entre 2 et 5 ans, limiter l’usage à une heure par jour de programme de qualité. Les parents peuvent accompagner leurs enfants afin de leur expliquer ce qu’ils voient et les aider à appliquer leurs découvertes à la vraie vie.
  • À partir de 6 ans, il est recommandé de limiter le temps passé devant les écrans et d’être attentif au type de médias consultés. Par ailleurs, le sommeil, les activités physiques et tout autre comportement nécessaire à la bonne santé de l’enfant ne doivent pas être négligés.
  • Déterminer des temps et des lieux sans média digital (repas, sortie, chambres … )
  • Discuter de la sécurité et du respect d’autrui en ligne.

Côté français, Serge Tisseron (docteur en psychologie) a énoncé la règle ‘3-6-9-12’ :

  • Avant 3 ans : évitez la télévision et les écrans non interactifs car ils contribuent à renforcer la passivité des jeunes enfants et à les éloigner de ceux dont ils ont fondamentalement besoin à cet âge : interagir avec leur environnement en utilisant leurs sens (toucher, voir, entendre, bouger, etc.). Les tablettes tactiles, interactives par nature, peuvent être introduites mais ne doivent en aucun cas se substituer aux jeux traditionnels ni être manipulées par les enfants sans accompagnement.
  • A partir de 3 ans, la télévision peut être introduite mais avec modération. A cet âge, l’enfant renforce ses acquisitions et commence son apprentissage de l’autorégulation. Les limites imposées au temps d’écran doivent en faire partie : de 1/2H à 3 ans à 1 heure maximum par jour à 6 ans. L’écran est un temps de partage avec un parent.
    Jamais d’écran dans la chambre, les écrans doivent être dans une pièce commune. Evitez aussi de les utiliser le soir (les LED perturbent les rythmes de sommeil), à table ou pour calmer l’enfant.
  • Entre 3 et 6 ans : n’offrez pas de console de jeu personnelle à votre enfant. Evitez également de placer un ordinateur ou un poste de télévision dans la chambre de votre enfant. Limitez le temps d’écran en fixant des règles claires sur le moment durant lequel ils peuvent être utilisés et la durée d’utilisation. Privilégiez le jeu à plusieurs ou en famille plutôt que de laisser votre enfant seul face à son écran, au risque que son attitude devienne compulsive et qu’il se réfugie dans les écrans pour fuir le monde réel.
  • Entre 6 et 9 ans : fixez un temps d’écran autorisé et laissez la liberté à l’enfant de le répartir comme il le souhaite. Veillez à ce qu’il continue à consacrer du temps à des activités hors écrans. Commencez à lui parler de la notion de droit à l’image et de droit à l’intimité.
  • A partir de 9 ans : initiez votre enfant à Internet. Accompagnez-le dans cette découverte et expliquez-lui les dangers d’Internet en insistant notamment sur le fait que tout ce qui est mis sur le web peut tomber dans le domaine public, ne peut pas être effacé et n’est pas nécessairement vrai. Continuez à fixer une durée autorisée en laissant l’enfant la répartir comme il souhaite entre les différents écrans. Informez-le de l’âge à partir duquel il pourra disposer de son propre téléphone portable.
  • Après 12 ans : vous pouvez laisser votre enfant naviguer seul sur le web à condition qu’il ait bien intégré les risques liés à cette pratique et que vous définissiez un cadre : fixez ensemble les moments de connexion autorisés (en évitant les connexions nocturnes et illimitées depuis sa chambre), informez-le sur les dangers de la pornographie et du harcèlement, discutez avec lui de ce que la loi autorise en terme de téléchargement, apprenez-lui à respecter la signalétique PEGI (Pan European Game Information) qui attribue à chaque jeu un âge spécifique.

Le temps passé par les enfants devant la télévision est un sujet complexe qui nécessite une approche équilibrée. Bien que des études puissent apporter des éclairages importants, il est crucial que les parents, les éducateurs et les professionnels de la santé travaillent ensemble pour établir des lignes directrices appropriées en fonction de l’âge, de la maturité et des besoins individuels de chaque enfant. La clé réside dans la modération, la qualité du contenu et la promotion d’une variété d’activités pour favoriser un développement sain et équilibré.

Par Kidlou, première application de location d’équipements bébé et enfant entre particuliers

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Les écrans, un danger pour nos enfants ?

L’utilisation croissante des écrans chez les enfants suscite des débats passionnés parmi les parents et les chercheurs. Alors que certaines études mettent en garde contre les effets négatifs de l’exposition prolongée à ces derniers, d’autres soulignent des aspects positifs. Les opinions divergent, et il est essentiel d’explorer les tenants et aboutissants de cette question complexe.

1. Un impact négatif mais minimisé par le mode de vie

L’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) a suivi une cohorte de 14 000 enfants âgés de 2 à 5 ans et a cherché à étudier l’impact des écrans sur leur développement cognitif. L’étude repose donc sur des bases solides et est disponible à l’adresse suivante :
https://acamh.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/jcpp.13887

Outre le temps d’écran quotidien, l’institut a récolté des données concernant le contexte social (revenu, niveau d’étude des parents etc.),familial(parents séparés, présence de frères et soeurs etc.), les activités quotidiennes. Globalement, les chercheurs ont observé qu’un temps d’écran élevé influait négativement sur le développement du langage ou encore sur le raisonnement non verbal (évalue la capacité d’un individu à reconnaître les similitudes, les analogies et les modèles dans les conceptions abstraites).

Cette conclusion est à relativiser puisque le mode de vie permet de limiter fortement l’effet négatif : par exemple, un enfant regardant la télévision mais étant très stimulé par ses parents par ailleurs pourrait n’être que très peu impacté.

2. Attention aux écrans lors des repas

Les conclusions de l’étude révèlent également qu’au-delà de la durée d’exposition, le simple fait d’avoir la télévision allumée pendant les repas en famille à l’âge de 2 ans (pratique observée chez 41% des enfants étudiés) était lié à des scores de développement du langage plus faible.

Huai Yang, doctorant et premier auteur de l’étude, avance une explication plausible : « Cela pourrait être attribué au fait que la télévision, en captivant l’attention des membres de la famille, perturbe la qualité et la fréquence des interactions entre les parents et l’enfant. Or, ces interactions revêtent une importance cruciale à cet âge pour l’acquisition du langage. De plus, la télévision introduit un fond sonore qui, lorsqu’il se mêle aux discussions familiales, complique la reconnaissance des sons pour l’enfant, limitant ainsi sa compréhension et son expression verbale. »

Une étude parue en janvier 2020 dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l’agence sanitaire Santé publique France (SpF) met en garde contre le fait de mettre les enfants devant des écrans le matin avant l’école. Selon les chercheurs, cela pourrait avoir un impact négatif sur leur concentration et leur apprentissage tout au long de la journée.

3. Faut-il bannir les écrans de la maison ?

Certains experts estiment que regarder la télévision revêt tout de même des aspects positifs pour le développement des enfants :

  • La nature interactive des écrans, la participation active des enfants à ce qu’ils regardent peuvent jouer un rôle significatif
  • Des programmes éducatifs bien conçus peuvent contribuer à l’acquisition de connaissances et à l’amélioration des compétences cognitives

La clé réside dans le choix judicieux des contenus et dans la modération du temps d’écran. Les parents jouent un rôle important : ils peuvent stimuler l’enfant en posant des questions sur ce qu’il visionne.

4. Les recommandations

L’Académie Américaine de Pédiatrie (AAP, association professionnelle américaine regroupant des professionnels de la pédiatrie) recommande de limiter le temps d’écran chez les enfants de moins de 18 mois et de privilégier des contenus éducatifs de haute qualité pour les enfants plus âgés.

Les recommandations de l’AAP en fonction de l’âge sont les suivantes :

  • Éviter l’usage de la tablette pour les enfants de moins de 18 mois, sauf pour les communications vidéos. Les parents qui souhaiteraient initier leurs enfants âgés de 18 à 24 mois aux médias numériques devraient se soucier principalement de la qualité des programmes. De plus il faut accompagner les enfants afin de les aider à comprendre ce qu’ils voient.
  • Pour les enfants entre 2 et 5 ans, limiter l’usage à une heure par jour de programme de qualité. Les parents peuvent accompagner leurs enfants afin de leur expliquer ce qu’ils voient et les aider à appliquer leurs découvertes à la vraie vie.
  • À partir de 6 ans, il est recommandé de limiter le temps passé devant les écrans et d’être attentif au type de médias consultés. Par ailleurs, le sommeil, les activités physiques et tout autre comportement nécessaire à la bonne santé de l’enfant ne doivent pas être négligés.
  • Déterminer des temps et des lieux sans média digital (repas, sortie, chambres … )
  • Discuter de la sécurité et du respect d’autrui en ligne.

Côté français, Serge Tisseron (docteur en psychologie) a énoncé la règle ‘3-6-9-12’ :

  • Avant 3 ans : évitez la télévision et les écrans non interactifs car ils contribuent à renforcer la passivité des jeunes enfants et à les éloigner de ceux dont ils ont fondamentalement besoin à cet âge : interagir avec leur environnement en utilisant leurs sens (toucher, voir, entendre, bouger, etc.). Les tablettes tactiles, interactives par nature, peuvent être introduites mais ne doivent en aucun cas se substituer aux jeux traditionnels ni être manipulées par les enfants sans accompagnement.
  • A partir de 3 ans, la télévision peut être introduite mais avec modération. A cet âge, l’enfant renforce ses acquisitions et commence son apprentissage de l’autorégulation. Les limites imposées au temps d’écran doivent en faire partie : de 1/2H à 3 ans à 1 heure maximum par jour à 6 ans. L’écran est un temps de partage avec un parent.
    Jamais d’écran dans la chambre, les écrans doivent être dans une pièce commune. Evitez aussi de les utiliser le soir (les LED perturbent les rythmes de sommeil), à table ou pour calmer l’enfant.
  • Entre 3 et 6 ans : n’offrez pas de console de jeu personnelle à votre enfant. Evitez également de placer un ordinateur ou un poste de télévision dans la chambre de votre enfant. Limitez le temps d’écran en fixant des règles claires sur le moment durant lequel ils peuvent être utilisés et la durée d’utilisation. Privilégiez le jeu à plusieurs ou en famille plutôt que de laisser votre enfant seul face à son écran, au risque que son attitude devienne compulsive et qu’il se réfugie dans les écrans pour fuir le monde réel.
  • Entre 6 et 9 ans : fixez un temps d’écran autorisé et laissez la liberté à l’enfant de le répartir comme il le souhaite. Veillez à ce qu’il continue à consacrer du temps à des activités hors écrans. Commencez à lui parler de la notion de droit à l’image et de droit à l’intimité.
  • A partir de 9 ans : initiez votre enfant à Internet. Accompagnez-le dans cette découverte et expliquez-lui les dangers d’Internet en insistant notamment sur le fait que tout ce qui est mis sur le web peut tomber dans le domaine public, ne peut pas être effacé et n’est pas nécessairement vrai. Continuez à fixer une durée autorisée en laissant l’enfant la répartir comme il souhaite entre les différents écrans. Informez-le de l’âge à partir duquel il pourra disposer de son propre téléphone portable.
  • Après 12 ans : vous pouvez laisser votre enfant naviguer seul sur le web à condition qu’il ait bien intégré les risques liés à cette pratique et que vous définissiez un cadre : fixez ensemble les moments de connexion autorisés (en évitant les connexions nocturnes et illimitées depuis sa chambre), informez-le sur les dangers de la pornographie et du harcèlement, discutez avec lui de ce que la loi autorise en terme de téléchargement, apprenez-lui à respecter la signalétique PEGI (Pan European Game Information) qui attribue à chaque jeu un âge spécifique.

Le temps passé par les enfants devant la télévision est un sujet complexe qui nécessite une approche équilibrée. Bien que des études puissent apporter des éclairages importants, il est crucial que les parents, les éducateurs et les professionnels de la santé travaillent ensemble pour établir des lignes directrices appropriées en fonction de l’âge, de la maturité et des besoins individuels de chaque enfant. La clé réside dans la modération, la qualité du contenu et la promotion d’une variété d’activités pour favoriser un développement sain et équilibré.

Par Kidlou, première application de location d’équipements bébé et enfant entre particuliers